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Justine Jérémie : quand l’envoûtante accordéoniste de la Butte aux Cailles débarque à l’Argentière…..

La première soirée du festival commence par un discours de Pierre Schuller dont les premiers mots rendent hommage à l’ancien Maire de l’Argentière qui lui avait remis l’an dernier la médaille de la Ville et qui est décédé depuis, dans l’exercice de ses fonctions. Pierre présente ensuite Justine et le mieux est peut-être de retranscrire directement ses paroles : « Esope a dit que la langue était la meilleure et la pire des choses. C’est aussi certainement le cas de YouTube et d’internet. Mais pour moi, la Toile représente la meilleure des choses puisque c’est là que j’ai rencontré Justine Jérémie. J’ai tellement été séduit que je l’ai fait embaucher sur le Roquérols lors des festivités du centenaire Brassens l’an dernier. Lors de son concert, elle a presque fait chavirer le bateau. Elle vient de Paris, du quartier de la Butte aux Cailles. Sa passion, c’est de chanter les grands de la chanson française. Je l’ai ensuite recommandée chaudement à Maurice et Hélène Bonnardel ».

Récital : compos, Brassens et chanson française

JUSTINE JEREMIE , Argentière la Bessée, 2022, crédit photo Sébastien CHOLIER

Le tour de chant de Justine commence ensuite : elle nous régale de ses compos : tout d’abord une chanson qu’elle dédie à Alban, son petit garçon (« un prénom qui sonne comme un cadeau, un cadeau qui sonne comme un prénom ») ; « Tu fais soleil » que j’ai connue par sa chaîne You Tube. Avec sa petite mèche sur ses yeux, sa voix claire et espiègle, son sourire et son foulard, elle nous fait fondre. Pour citer une dernière de ses compositions, j’ai particulièrement aimé « La galvaudeuse » qui est une véritable ode à l’instant présent (« que nous importe demain si aujourd’hui nous tient parole ? »). D’habitude, lors d’un concert, quand l’artiste intercale une ou deux compositions pendant son tour de chant, le public l’accepte et le subit un peu en attendant des œuvres plus connues. Pour le récital de Justine, ce n’est pas le cas car ses chansons sont très bien écrites et riches dans leur contenu. Le public de l’Argentière les apprécie à leur juste valeur et le lui fera savoir à l’entracte.

Durant son tour de chant, Justine nous interprète également des chansons qui ont compté dans sa vie, parmi elles : « Sa casquette » de Colette Renard que sa mère avait l’habitude de chanter. Ce portrait d’un titi parisien fait penser à une des chansons réalistes que Renaud interprétait au tout début de sa carrière (« On a beau être un beau garçon / Les bourgeois ont leur opinion / Il n’y a pas de gars honnête / en casquette »). Boby Lapointe et Yves Montand sont également mis à l’honneur. Pour ce dernier, Justine revisite « La Marie-Vison ». Nous sommes dans une ambiance des années 30 : Ménilmontant… Arletty n’est pas loin.

Bien sûr, les chansons de Georges Brassens ne seront pas absentes de ce récital : « Pauvre Martin » interprétée avec une mélodie plus légère que l’original ; « L’orage », « Bonhomme ». Pour « La princesse et le croque note » que Justine chante d’un air mutin, on a l’impression que c’est elle la princesse qui veut embrasser le croque-note « sur la bouche / et même pire ». Le public, connaisseur, reprend les paroles avec elle. Certains regretteront qu’il n’y ait pas eu davantage de chansons du poète sétois pendant le tour de chant. D’autres préfèreront retenir son interprétation charmeuse, ses compositions originales et personnelles, sa belle voix et son accordéon joyeux. Pour son premier concert hors Paris, on peut dire, sans se tromper, que « l’Amélie Poulain » de la Butte aux Cailles » a conquis le public alpin.


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