Premier contact
Le premier contact que nous avons eu avec l’édition 2022 du Festival de Saint-Gély n’a pas été cette année un concert mais une émission de radio de France Bleu Hérault consacrée à l’événement. Philippe Montay, l’animateur, présente en préambule l’association « J’ai rendez-vous avec vous » fondée en 2011. Il cède ensuite le micro à Laurent Guernault, son tout nouveau président, qui rappelle que ce festival est un hommage à Brassens, mais pas que… : tout en conservant l’esprit du poète sétois, Laurent et son équipe s’emploient à rechercher de nouveaux artistes afin de faire chanter toute une ville pendant trois jours depuis le premier concert du jeudi jusqu’au récital donné par les jeunes le dimanche après-midi ; le point d’orgue de l’événement étant « Le Grand cru » du samedi soir, un concert donné par des artistes qui « montent » ensemble un spectacle en apportant chacun leur touche et leur sensibilité.
La parole est aux artistes…
La parole est ensuite donnée à chacun des artistes présents et tout d’abord à Denis Ruelland du trio « Le Bon Maître nous le pardonne » : « Ma mère est sétoise. Pourtant quand j’étais jeune, j’écoutais et je jouais essentiellement de la musique anglo-saxonne. C’est un ami qui un jour m’a suggéré de chanter en français. J’ai commencé à déchiffrer Brassens sur les interprétations de Maxime Le Forestier. Les structures harmoniques de ses chansons sont très jazz. Il ne faut pas oublier que Brassens a vécu sa jeunesse dans les années 30-40. C’est l’époque de Louis Armstrong et de Django »
C’est ce côté « swing » que Denis privilégie avec ses deux complices. A ce sujet, il poursuit : « On croit tout savoir sur lui ; pour certains, sa musique, c’est toujours la même chose : « pom pom / pom pom. Or c’est beaucoup plus compliqué et beaucoup plus riche, au niveau harmonique, qu’il n’y paraît et c’est ce que nous voulons montrer ».
Justine Jérémie, elle, s’est fait connaître à Sète sur le Roquérols mais elle vient de Paris et plus précisément de la Butte aux Cailles. Elle se qualifie elle-même de chansonnière : les chansons de Brassens, bien sûr, celles de Boby Lapointe, mais aussi des chansons populaires (de Bruant à Colette Renard), sans oublier ses propres compos, ni Mouloudji, dont elle interprètera d’ailleurs pendant l’émission « Comme un p’tit coqu’licot », la chanson préférée de son père.
Justine a d’abord commencé à apprendre le piano à 8 ans : « ce n’était pas la musique classique qui’ m’intéressait, mais chanter et apprendre à m’accompagner ». Elle est ensuite passée à l’accordéon. Ce qu’elle aime avec cet instrument ? : « il peut à la fois nous tirer des larmes d’émotion et l’instant d’après, nous faire danser sur la table ! ».
Sarah Amiel qui chantera le samedi a, quant à elle, expliqué qu’elle privilégiait avec ses chansons un « rapport simple, direct et intimiste avec le public » ainsi qu’un attachement très fort à l’écriture : « la musique m’amène au texte, les mots se posent sur les mélodies… ».
C’est ensuite Pierre Schuller qui a poursuivi, toujours interrogé par Philippe Montay. Il a expliqué son attachement pour Georges Brassens depuis ses 10 ans : « Ce qui m’a attiré chez lui ? Les gros mots, comme tous les gamins de mon âge. J’ai « vécu » avec Brassens jusqu’à son départ et je continue ! Ce que j’apprécie ? L’œuvre et l’homme. Il était ce qu’il chantait ». Pierre fait également allusion au jour où, au sortir de son travail à la MSA, il a appris la disparition du poète et à l’émotion toujours intacte qu’il a ressentie. Philippe Montay ajoute à ce propos : « On se rappelle précisément ce que l’on faisait à certaines dates et la mort de Brassens en fait partie ».
Et pour conclure en chanson….
Avant de rendre l’antenne, l’animateur reviendra sur le programme : trois soirées chansons mais également deux après-midis pendant lesquelles se produiront de nouveaux talents. Et, « comme toutes les belles émissions se finissent toujours par de la chanson – puisque la rime est belle, profitons-en ! », nous avons donc « envoyé la ritournelle » et c’est sur un « Testament » joyeux et convivial, entonné par tous les participants, que se termine cette émission « live et en direct ».
Les liens
Pour écouter l’émission en podcast, c’est par là (première version de 45 mn, deuxième de 22)
Pour la vidéo de la chanson finale c’est par là (captation vidéo de Sébastien Cholier) :